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Quelles que soient les nuances que l'on s'efforce d'introduire, les termes « trombe » et « tornade » sont des synonymes et désignent le même phénomène météorologique. Ce sont surtout les habitudes régionales qui tendent à privilégier l’un ou l’autre. Aussi qualifie-t-on le plus souvent de « trombes » les tourbillons se produisant au-dessus des mers, les « tornades » faisant plutôt référence aux phénomènes terrestres de forte intensité.
Trombe marine au large de Tahiti (Agrandir) - Copyright Météo-France / Loïc Pillard
Le terme « mini-tornade » ne correspond pas à un phénomène météorologique. Souvent, on désigne ainsi les coups de vent sous orage (micro-rafales ou fronts de rafale) qui sont beaucoup plus fréquents et peuvent causer des dégâts tout aussi importants. Les micro-rafales correspondent à des courants d’air descendants d’un nuage et s’étalant au sol, alors que les tornades correspondent à des courants d’air ascendants et tourbillonnaires.
La tornade est considérée comme étant le plus intense des phénomènes météorologiques. Avec des vents pouvant dépasser 400 à 500 km/h, le pouvoir destructeur des tornades est supérieur à celui d’un cyclone tropical, mais ses effets sont beaucoup plus limités dans le temps et dans l’espace.
Une tornade laisse derrière elle une saignée dans le paysage. Par l’effet combiné de la vitesse incroyablement élevée du vent et de la pression centrale extrêmement basse, les dégâts peuvent être considérables. Dans les cas les plus violents, les bâtiments sont démolis, les véhicules et les bateaux soulevés, les troncs d’arbre cisaillés. Mais le danger vient surtout des débris qui sont transportés à grande vitesse tels des missiles.
La tornade d’Hautmont du 3 août 2008 a laissé une trace au sol d'environ 50 m de large sur une distance d’environ 10,5 km. - Copyright Météo-France / Thérèse Escartin
Classe |
Vents maximum | Dégâts |
F0 |
Vents légers de 64 à 116 km/h |
Branches cassées, torsion de panneaux de signalisation. |
F1 |
Vents modérés de 117 à 180 km/h |
Tuiles arrachées, caravanes renversées. |
F2 |
Vents forts de 181 à 252 km/h |
Arbres et toitures arrachées. |
F3 |
Vents très forts de 253 à 330 km/h |
Murs arrachés, camions et trains renversés. |
F4 |
Vents dévastateurs de 331 à 417 km/h |
Soulèvement et déplacement de bâtiments sans fondation, de véhicules légers. Les objets jusqu’à 100 kg s’envolent. |
F5 |
Vents incroyables de 418 à 509 km/h |
Soulèvement et déplacement de bâtiments avec fondations, de camions, de trains. Les débris divers se transforment en projectiles d’une violence inouïe. |
Des tornades d’intensité F0 ou F1 se produisent chaque année en France métropolitaine mais il n’existe pas de climatologie complète. Du fait de leur petite taille et de leur durée de vie très limitée, elles échappent la plupart du temps aux réseaux d’observation. Elles peuvent aussi passer complètement inaperçues en zones rurales inhabitées si elles font peu de dégâts.
Les tornades atteignant ou dépassant le niveau F2 sur l’échelle de Fujita (vents supérieurs à 180 km/h) sont très rares. On peut citer la tornade d’Hautmont (Nord) du 3 août 2008 ou celle qui s’est abattue sur la commune de Leviers (Jura) le 2 mai 1982.
Toutes les régions peuvent potentiellement être touchées, même s’il semblerait que le quart Nord-Ouest et les côtes méditerranéennes soient les zones les plus exposées. Les tornades terrestres sont surtout observées en période estivale, alors que les trombes de zones côtières se produisent plutôt en saison froide.
Les Grandes Plaines américaines sont réputées pour être fréquemment affectées par des tornades dévastatrices. Cette région centrale des Etats-Unis, surnommée aussi « Tornado Alley », possède en effet des conditions climatiques et un relief propices à la formation de supercellules et de violentes tornades. Les masses d’air polaire, canalisées par les montagnes Rocheuses, rencontrent l’air tropical venu du Golfe du Mexique. Ainsi, plus de 1000 tornades se développent chaque année aux Etats-Unis, dont une vingtaine atteint les niveaux 4 ou 5 de l’échelle Fujita.
Puissante tornade à Seymour (Texas) le 10 avril 1979.
Credit: NOAA Photo Library, NOAA Central Library; OAR/ERL/National Severe Storms Laboratory (NSSL)
Beaucoup d’autres régions sur Terre connaissent, à des degrés divers, ce type de phénomène : l’Europe, l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Argentine…
Concernant les trombes marines, le Golfe du Mexique, la mer Méditerranée et les zones de calmes équatoriaux sont fréquemment touchés. De fait, ces régions sont caractérisées par des températures de l’air et de la mer élevées, favorables à l’instabilité atmosphérique.
Les plus grosses tornades, rencontrées surtout aux Etats-Unis, peuvent être détectées sur les images radar par leur forme spécifique en crochet. Ces images permettent parfois d’alerter les populations quelques minutes avant l’arrivée du phénomène.
Exemple d’échos radar en forme de crochet trahissant la présence d’une tornade (Oklahoma City - Etats-Unis - le 3 mai 1999). La tornade se situe à l’extrémité du « crochet ». Source : NOAA
Les images radar permettent de visualiser les précipitations et leur intensité (ici du bleu pour les précipitations faibles au rouge pour celles très fortes).
En savoir plus sur les radars
En France, les tornades ayant une taille et une durée de vie bien moindres, leur prévision est quasiment impossible. Pour l’instant, on ne peut que définir si le contexte météorologique est favorable ou non au développement d’une tornade. Cependant, même lorsque les conditions de formation sont réunies, leur apparition reste incertaine.
En cas de tornade, il est recommandé de :
- Se réfugier dans une cave, un sous-sol, ou bien dans des pièces situées au centre des habitations.
- Se tenir loin des portes et fenêtres.
- Se protéger la tête avec les bras. On peut aussi se recouvrir de matelas, d’oreillers et de couvertures.
- Eviter de rester dans une voiture, un camion, une caravane, une cabane, facilement emportés et détruits par les tornades.
- En plein air, s’allonger dans un fossé ou un ravin.